Par où commencer? Eh bien, je suis né le 13 mai 1987 à Montréal. Une ville géniale et très vivante. Mon père était ingénieur et ma mère, enseignante. Mon enfance se déroula sans problèmes importants, puisque je faisais des bêtises comme tous les garçons de mon âge, je n'étais pas une exception à la règle. À deux ans, je suis encore un petit gamin, mais un événement c'est produit: la chute du Mur de Berlin. C'est à ce moment là que mon père m'a inculqué de sages paroles: «Tu vois mon fils, ils eux persévéré pour atteindre leurs rêves, peu importe le prix qu'ils ont payé.» Dès lors, ça a été mon crédo, ma ligne directrice. Pas mal pour un enfant non? Surtout quand ça vient des parents, c'est toujours stimulant. Les années passent, et je dois dire que j'ai eu une enfance sans problèmes majeurs. Évidemment, je me suis battu, tous les petits garçons se battent au moins une fois dans leur vie. Et l'école dans tout ça? L'école primaire, la petite école, je l'ai fait et j'étais dans les plus intelligents de la classe, sans me vanter. Le secondaire, AAAAH! J'en ai arraché certains moments je dois dire. Les maths, c'était pas mon fort, au grand regret de ma mère qui en mange, enfin façon de parler. Mais j'ai travaillé fort pour obtenir mon diplôme d'études secondaires. Entretemps, j'avais commencé à faire des arts martiaux. J'adorais ça, surtout que j'avais de réelles aptitudes pour viser de façon réaliste la compétition internationale. À 17 ans, peu après avoir terminé mes études, avec une moyenne générale fort honorable qui plus est, je partais à Vancouver pour un championnat d'arts martiaux juniors. Confiant, j'ai traversé les premiers combats avec une relative facilité, mais ça a commencé à se corser aux huitièmes de finales. Avec beaucoup d'efforts, j'ai atteint le carré d'as, non sans en être satisfait. Mon adversaire en demi-finale a été à ma grande surprise très facile à vaincre, en moins de trois minutes si ma mémoire est bonne. Et la finale ensuite, je ne l'ai pas oublié, car mon adversaire était un vieil ami à moi. Le combat, bien que court, fut intense et excitant. Je l'ai battu grâce à mes jambes plus longues que les siennes. Mais, bons joueurs, on se fait l'accolade en se félicitant. En revenant de Vancouver, je replonge dans mon ancien univers, mais cette fois, il y a les études de niveau collégial. Deux ans seulement pour un programme préuniversitaire, programme que j'ai traversé au complet et haut la main! Avec mon diplôme d'études collégiales en poche, ça ne vaut pas grand-chose, l'université restant la dernière étape avant le marché du travail. J'ai entamé un programme, mais j'ai lâché, peut-être par manque d'intérêt ou bien parce que le moral n'y était pas. Bon sang! J'avais 19 ans, j'étais un adulte! Depuis quelques temps, j'avais des projets pour aller vivre à New Haven, aux États-Unis. Mes parents ne s'y étaient pas opposés, exigeant seulement que je garde le contact, mais la question de mon éducation inachevée les rendait plus réticents à me laisser partir et je les comprends aujourd'hui. Mais c'était ma vie et j'étais le maître de celle-ci. Et ainsi donc, le 24 novembre 2006, je suis emmenagé à New Haven. Je vous épargnerai les démarches que j'ai eu à entreprendre pour obtenir ma citoyenneté, mais c'est tout un casse-tête, croyez-moi. Bref, j'ai eu un petit appart grâce à un contact que j'avais là-bas. En échange des premiers mois d'habitation, je travaillais pour lui à nettoyer des immeubles de la ville. C'était pas si mal quand j'y repense. En mars 2007, mon contact est arrêté pour une raison que j'ignore encore aujourd'hui, mais je me retrouvais à la rue parce que l'appart lui appartenait. Heureusement pour moi, j'ai trouvé une dame fort aimable qui m'a laissé loué un logement de son triplex, le temps que je me refasse un coussin financier stable, parce que j'ai dut également trouvé un emploi, vu que je travaillais au noir. Après quelques jours, j'ai dégoté un petit emploi dans un club vidéo. J'y travaille encore à temps partiel et ce, grâce à mon boss compréhensif. Le soir que je suis revenu de mon entrevue d'embauche, je me suis regardé dans le miroir. Je voyais un mec d'environ un mètre quatre-vingts, au cheveux bruns et aux yeux bruns, bien bâti, à la carrure imposante, une pilosité présente surtout au visage, mais aussi qui était joli garçon. Me résumai-je seulement à ça? Bien sûr que non! Je devais voir plus que ça, plus loin que ma simple apparence. Je devais voir, un jeune homme solitaire, bien que je ne refusais pas de sortir entre amis, intelligent et vif d'esprit, mais aussi honnête, franc et prêt à défendre ses convictions jusqu'au bout. Bon, c'est vrai que la prison, ça serait un peu fort, mais je j'étais, et je suis toujours prêt à peut-être en venir aux poings si nécessaire, mais on parlera de cas extrêmes ici. Bref, devais-je me fier seulement à ce que je pouvais voir, comme ça? Probablement pas. Je devais me forger une identité, ou alors pousser la mienne jusqu'à ce qu'elle soit tout à fait adéquate et satisfaisante. Mais je m'égare, alors pour revenir à mon histoire, après mon entrevue, j'ai cherché pour un second emploi, que j'ai encore aujourd'hui. Il s'agit d'un travail de barman dans une boîte branchée de New Haven. Je suis bien payé et puis, les autres employés sont sympathiques. Bien que j'ai honte de ne pas avoir terminé ses études universitaires, cela ne m'empêche pas de vivre, pas le moins du monde. J'ai mes amis, j'ai un emploi qui est quand même intéressant. C'est sûr que je désire aller en Europe tôt ou tard, bien que je préfère tôt, mais New Haven regorge d'opportunités, et de gens de toutes sortes, alors autant les découvrir et avoir du bon temps.