Trois ans déjà..
Trois fois 365 jours que je me réveillais tous les matins en sentant la présence rassurante et protectrice de William à mes côtés. Ce bonheur de tous les jours n'avait jamais connu de failles et les rares disputes qui subvenaient ne duraient jamais bien longtemps. Je détestai me fâcher contre lui, ça me rendait malade, et de toute façon, je ne savais pas résister à son air contrit, ses tendres étreintes et ses doux baisers au creux de mon cou.
Il avait ce don d'apaiser mes colères, me réconforter lorsque le moral était en berne, ce en quoi j'étais persuadée qu'il était celui qui me rendrait heureuse pour le reste de ma vie.
Je n'avais jamais réellement cru au prince charmant étant petite fille. Avec Derek comme frère, j'étais souvent entraînée dans des activités masculines que dans des jeux de poupées et autres que je trouvais ridicules au plus haut degré.
Un vrai petit garçon manqué lorsque j'y repense. La façon de s'habiller, la coup de cheveux, manières plus que cavalières, uen vraie petite sauvageonne en fait.
Et puis avec les années la métamorphose s'est opérée.

Samedi matin, après une soirée bien agréable la veille, un dîner sans prétention, puis une soirée Dvd tranquillement posés dans le canapé avec mon péché mignon : de la glace vanille & nougat avec éclats de noix de pecan & coulis de fruits rouges. Nous avions retrouvé le plaisir de n'avoir pas besoin de se lever pour aller donner des cours dans nos matières respectives, un petit plaisir qui remontait à l'adolescence et qu'on aime s'accorder à tout âge.
J'ouvris enfin les yeux, réveillée par l'infiltration des rayons du soleil dans notre chambre, le réveil indiquait 10h et des poussières. Après m'être étirée, je tournai la tête. William dormait encore, sa respiration paisible et régulière me l'indiquait. J'adorait le regarder dormir, un spectacle des plus attendrissants. Les yeux fermés, les cheveux en bataille.
Et puis il s'est réveillé, l'air encore ensommeillé, clignant des yeux pour les habituer à la lumière du jour. « Bonjour mon amour.» Murmurai-je à son oreille pendant qu'à son tour, il s'étirait.« Bien dormi ?»

La journée était belle, la chaleur de l'été reprenait ses droits.
Pas de programme, aucune obligation, aucun horaire à respecter, une sensation longtemps oubliée. Juste lui & moi. Tout à coup, songeant qu'il n'y avait plus grand chose dans le frigo, une idée me vint. J'avais entendu quelques étudiants parler d'un endroit plutôt branchouille, tenu par un couple d'artistes, où l'on pouvait bruncher pour une poignée de dollars. Pourquoi ne pas tester ? Il devait être pas loin de 11h, ce qui nous laissait le temps de nous préparer tranquillement et de se rendre sur place sans se presser. C'est tellement pratique d'avoir un appartement en plein coeur de New-Haven. C'est loin d'être un palace mais c'est chez nous, et c'est encore mieux que tous les hôtels particuliers du monde. « Un Brunch ça te tente ?»
Je suis encore allongée au creux de mes oreillers, une main caressant tendrement le torse de William, y décrivant de petits cercles du bout des doigts. Mon regard se plonge dans le sien, s'y noie, en attendant que les connexions se fassent dans le cerveau & qu'une réponse arrive.