« Elle commence à poser des questions Ed, je sais pas quoi lui répondre, je sais plus quoi faire. »

Leah était cachée dans la pénombre que lui offrait les marches de l’escalier. Elle écoutait son père qui était au téléphone avec un de ses amis. La jeune demoiselle ne comprenait pas tout étant assez petite et loin de son père. Tout ce qu’elle savait, c’est que finalement, elle n’aurait peut-être pas dût poser tant de questions sur cette femme qui lui sert soit disant de mère. Mère absente soit dit en passant. Elle pouvait entendre la voix de son père pincée par une tristesse certaine. Pourquoi avait-elle poser tant de questions d’un coup. Elle s’en voulait beaucoup de faire souffrir ainsi son père. Son père était resté toute la nuit dans le salon du grand appartement. Elle avait eu une chance immense d’avoir un père comme lui, d’avoir une famille aussi puissante et riche. Et pourtant, tout ce qu’elle cherchait, ce n’était pas les cadeaux, l’argent ou la reconnaissance… non, tout ce qu’elle voulait c’est le bonheur et l’amour de son père. Et ce soir là, elle avait fini par s’endormir dans les escaliers, persuadée que tout cela était de sa faute et rien que sa faute.

«  Hey, ma chérie, réveille toi ma puce. »

Son père l’avait prit dans ses bras, ne cherchant pas à comprendre pourquoi elle était dans les escaliers, pourquoi elle se retrouvait là au petit matin. Et alors qu’il portait la petite fille de deux ans sur le canapé, elle lui demanda :

«  C’est à cause de moi que maman est parti ? »

Et il lui avait expliqué que non. Que sa mère était partit toute seule, pour un autre homme. Bien sûr la petite fille n’avait pas tout compris mais ce qu’elle avait assimilé jusque là lui suffisait comme explication. A quoi bon demander plus lorsque l’on est sûr de ne pas comprendre plus ? Et puis pourquoi poser des questions sur une personne dont on ne se souvient même pas ?

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Leah grandissait de jour en jour, elle se faisait de plus en plus belle mais surtout de plus en plus curieuse. La jeune demoiselle avait déjà beaucoup de caractère, sachant ce qu’elle veut et quel prix cela doit être. Elle s’était forgée une carapace depuis bien longtemps maintenant, malgré son jeune âge (6 ans). Son père travaillant beaucoup - trop -, la jeune fille avait appris à ne pas trop s’attacher et s’enticher de ses nounous qui bien vite ne plaisait plus à son père ou à elle. Oh oui, si vous saviez le nombre de nounous auquel elle a du faire face. Elle avait vite compris que cette situation été dût au travail de son père qui lui prenait beaucoup de temps. Mais quand se rendra-t-il compte qu’une nounou ne remplacera jamais une maman et des jouets la présence d’un père ?

Leah, ça, elle l’avait bien compris, bien assimilé mais le tout était à présent de le faire comprendre à son père et cela ce n’est pas gagné d’avance. Alors il lui arrivait de faire craquer les nounous avant que son père ne leur dire de partir. Comment ? Et bien en les poussant à bout à coups de colère bien trempés et preneur. Et parfois, elle « jouait » à l’autiste, à la sourde d’oreille ou à la muette se logeant devant la télévision et regardant des émissions « abrutissant son cerveau » comme a toujours dit son père. C’est d’ailleurs grâce à la télévision qu’elle se passionna de danse et plus particulièrement le ballet. Il lui arrivait de rester pendant des heures devant la même vidéo de ballet - vidéo qu’elle avait bien évidement obligé la nounou du moment à enregistrer -. Et quelques temps plus tard, elle se retrouvait au milieu de danseuse de son âge, dans un cours de danse évidement financé par son tendre père…

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Alors oui, elle s’était éprise de danse à l’âge de 6 ans et voilà que deux ans plus tard, elle en était toujours autant passionnée. Lorsqu’elle danse dans différents spectacles donnés par l’institut dans lequel elle a appris, ce sont les seuls moments privilégiés qu’elle possède avec son père. A chaque représentation il était là, observant sa fille avec des yeux d’enfant émerveillé. Il l’a trouvait tellement radieuse et tellement jolie lorsqu’elle danse qu’il avait fini par craquer et par lui faire faire construire un mini studio de danse rien qu’à elle tout près de la maison dans laquelle ils habitent.

C’était un de ces jours d’été ou tout se passe pour le mieux. La jeune demoiselle faisait des pirouettes depuis maintenant deux heures. La transpiration ruisselait sur son petit corps la rendant brillant aux rayons du soleil. Un, deux, trois, quatre tours… et ce fût le quatrième de trop. Son père qui la regardait depuis déjà dix minutes, eu un pincement au cœur qui il vit sa fille tomber sur le sol, complètement inconsciente. Par réflexe, il vérifia si elle avait toujours du poux. Non… rien, alors il appuya sur le bouton d’alarme qui appelle la police et les pompiers de façon automatique et silencieuse avant de commencer un massage cardiaque à sa fille. Les pompiers arrivèrent bien vite et prirent la petite fille sous leur responsabilité, relançant son cœur à coup d’électro choc. Deux jours plus tard, ils apprenaient que la petite fille avait une déficience cardiaque qui exigeait des soins particuliers. Le même jour, son père mettait la maison en vente afin d’aller emménager vers New York, la ville du meilleur cardiologue du monde…

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Leah atteint l’âge de ses 12 ans lorsque son père refait sa vie avec une femme. Elle n’y voit aucun inconvénient, au contraire, elle y voit même une aubaine puisque sa belle-mère est très sympathique ET femme au foyer. Elle va enfin pouvoir s’identifier et prendre ensemble sur une personne féminine. Néanmoins une chose la tracasse depuis maintenant deux ans :

- FLASH BACK -

« Quoi ? Tu veux la reprendre ? Mais tu es partie comme ça, sans prévenir avec ton amant. Elle n’avait que deux ans, tu n’a pris aucune nouvelle et aujourd’hui tu me sors que tu as besoin d’elle ? Qu’est-ce que tu me raconte ? C’est n’importe quoi. »
« C’est ma fille autant que la ti… »
« NON, excuse moi de te couper mais non, ce n’est pas ta fille, ça ne l’a plus été depuis que tu as passé le pas de la porte avec toutes tes affaires. »

Le juge ne semblait pas réussir à calmer les deux parents de Leah qui se déchiraient pour la garde de leur fille. Fille qui restait là, comme la sage petite que son père avait élevé, ne demandant rien a personne et attendant. C’est alors que le juge demanda.

« Madame, monsieur, ça suffit ou je vous condamne pour outrage à la cours. Ma jolie, avec qui veut-tu vivre, tu as bien une préférence non ? »
« Je… avec mon papa. »

La sentence était tombée, Leah continuerait a vivre avec son père tant dis que sa mère verserait une pension chaque mois - bien que vu la fortune de son père, ils n’en ont pas besoin -. Mais cette histoire restera a jamais gravée dans la mémoire de la jeune Leah : pourquoi sa mère avait-elle voulue sa garde ?

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Elle avait 16 ans lorsqu’elle entra dans un des nombreux lycées de New York. Là-bas, elle n’eu pas de mal à s’intégrer dans ce dernier, d’ailleurs c’est là-bas qu’elle rencontra sa meilleure amie : Abby. Aujourd’hui elles font les 400 coups ensemble, les rigolades sont toujours au rendez-vous quand elles sont ensemble. Leah, en entrant au lycée, avait décidé d’aller vers la filière Littéraire. Elle ignorait pourquoi mais tout ce qu’elle sait c’est qu’elle a toujours adorer lire, dévorant les livres les uns après les autres. Jamais elle n’a refusé un livre, jamais elle n’a dit non pour lire quelque soit le livre. Elle a toujours trouvé cela intéressant alors pourquoi pas littéraire. Et en allant dans ce sens de littérature, pourquoi pas se diriger vers l’édition ?

C’est un monde littéraire après tout, un monde où les livres ont besoin et surtout seront lu. Et ça, Leah elle trouvait cela tellement respectueux envers l’histoire que raconte le livre mais aussi envers l’auteur. Un auteur qui ne vend pas de livre peut toujours se dire qu’il a été lu ou moins par une maison d’édition, ce qui implique beaucoup de personnes puisque les livres sont lus, appréciés ou non, vérifiés etc. Alors oui, elle était décidée… elle serait éditrice quoi qu’il arrive, quoi qu’elle fasse. Et puis dans un sens, elle a des notes académiques, alors pourquoi ne pas visait un métier où les portes sont quasiment fermés pour tous ?

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Elle était avec Abby, à l’une des ces nombreuses soirées mondaines où son père la conviait. Les plus grands hommes de cette ville allait et venu dans le grand appartement des Spencer. Leah, comme d’habitude, serrait des mains, faisait la bise se contentant d’un simple bonjour et d’une discussion sans intérêt. Et puis il apparu… Il était là, devant elle, au côté de son père, monsieur le sénateur Gliston. Il s’appelait Julian, enfin, c’est ce que son groupe d’amis lui avait dit. Malheureusement on lui avait aussi dit que ce jeune homme est insaisissable. Et pourtant, en le voyant là, elle sentait son cœur faire des bonds à l’intérieur de sa cage thoracique. Elle ne comprenait pas réellement ce qui se passait, ni comment cela se faisait-il. Et sur le coup, elle vous avouera facilement qu’elle cherchait à contrôler ce cœur qui s’emballait.

Et puis pendant ce brunch, elle l’avait évité au maximum. Et finalement, il avait fini par venir la voir pour tenter de parler. Et c’est ce qu’ils ont fait. Pendant des heures et des heures alors que la salle se vidait petit à petit autour d’eux. La discussion qu’elle avait avec lui, lui plaisait de plus en plus. Et puis finalement, ils avaient échangé leurs numéros de téléphone dans le but de se revoir un jour ou un autre. Et quelques semaine plus tard, ils échangeaient leur premier baiser.

Pendant trois années, tout était beau, tout était parfait, sans aucun nuage. C’est ce qu’elle pensait en tout cas. Et finalement, leur histoire s’était terminée brutalement. Son premier petit ami qui allait au-delà d’un an l’avait trompée. Elle l’avait découvert avec une autre jeune femme alors qu’elle lui rendait une visite surprise. Autant vous dire qu’avec son fort caractère, elle eu le dernier mot. Lors de leur séparation, elle semblait tellement plate, tellement insensible, et c’est a partir de ce moment là qu’elle enferma son cœur dans une forteresse à double tour. Julian semblait autrefois inaccessible… a présent, c’est au tour de Leah de l’être.

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Elle a 23 ans lorsque sa meilleure amie s’en va pour sa ville natale, Milan, après une tentative de suicide. Leah n’avait pas compris. Pourquoi avait-elle fait cela ? Quel était son but ? Elle avait essayer de comprendre, vraiment… mais rien ne semblait lui retirer l’idée que sa meilleure amie lui cachait quelque chose. Entre temps, elle rencontra Andrew, jouant au chat et à la souris. Sa meilleure amie lui manquait énormément et elle était persuadée qu’Andrew, dans un sens ou un autre faisait d’elle quelqu’un de meilleur mais surtout l’aidait à tenir le coup. Mais elle avait creusé des pistes toujours à la recherche de réponses et puis finalement, sa meilleure amie craqua au téléphone au bout de quelques mois. Elle lui avoua qu’elle était maman et souhaitait que Leah soit la marraine de la petite fille. Chose que la jeune femme accepta avec grand plaisir. Depuis ce jour elle essaie d’avoir des nouvelles tous les jours - ou presque - et réclame régulièrement des photos. Heureusement que le jet à papa est là pour aller à Milan afin d’aller voir Abby et sa fille.

Et dans un autre sens, Andrew était encore là, dans sa tête et peut-être même dans son cœur même si ça, elle le refusait catégoriquement, le repoussant encore et encore. Et finalement, la jeune femme qui se voulait inaccessible et secrète se laissa aller dans cette relation pensant que cela ne durerait pas très longtemps comme à chaque fois…

Et puis finalement, aujourd’hui elle a 26 ans et voilà trois ans qu’elle est avec Andrew et avouons le, elle a peur. Elle a peur que cette histoire finisse comme celle avec Julian, elle a perds que les trois ans lui soit fatidique. Et pourtant, elle profite. Elle profite de la présence d’Andrew mais également celle de sa meilleure amie qui est revenue il y a maintenant un an. Aujourd’hui, pour compléter son bonheur, il lui faudrait une maison d’édition…